Nous sommes allés voir le Dr Mezhoud, chirurgien plasticien et spécialiste de la reconstruction mammaire. Nous lui avons soumis une liste de questions que les femmes ayant un problème de buste seraient susceptibles de poser, en lui demandant des réponses très détaillées. Nous espérons n’avoir rien oublié !
Quelles techniques employez-vous lors d’une mammoplastie ?
Dans le cas d’une mammoplastie de « remplissage », avec implant, on pratique une incision invisible dans le mamelon ou sous le bras. En ce qui me concerne, je préfère réserver la voie axillaire quand le sein a perdu du volume mais qu’il n’est pas tombant. Sinon, je procède par une incision très courte dans la zone pigmentée de l’aréole, pour que la cicatrice soit totalement invisible. Je glisse l’implant en arrière du muscle, ce qui permet de corriger la ptose lorsqu’elle n’est pas très importante. Deux centimètres d’incision suffisent pour glisser la prothèse, car la peau, comme l’implant, est élastique. La mammoplastie reste pour moi la solution la plus fiable. Il existe d’autres alternatives, les injections de graisse et d’acide hyaluronique. Pour ma part, je reste fidèle à l’implant car on a plus de recul, on le manipule mieux.
Ne perd-on pas de la sensibilité ?
Vous dire non serait mentir après une mammaoplastie. Il existe deux types de sensibilités au niveau du mamelon : une sensibilité tactile – la sensation de contact –, que l’on perd durant une période postopératoire assez variable mais relativement courte, et qui revient toujours ; la seconde, la sensibilité érogène, suit des circuits moins anatomiques et il est vrai que parfois – mais c’est rare – on peut ressentir une petite baisse de cette sensibilité.
Est-ce qu’on va utiliser les mêmes implants pour un rajeunissement et un embellissement ?
Les implants sont les mêmes pour les opérations, on en possède de toutes les formes, tous les volumes, toutes les textures. Il existe globalement trois types, je parle des textures extérieures. Il y a des enveloppes lisses, des enveloppes microtexturées avec une texturation très fine et des enveloppes macrotexturées avec une texture plus rugueuse. On s’est aperçu il y a quelques années que la texturation permettait de diminuer très sensiblement l’apparition des coques. Du fait de ces irrégularités, il y a une désorganisation de la cicatrisation autour de ce type d’implants et donc la fibrose cicatricielle qui intervient est déstructurée, et la coque apparaît moins volontiers. La position de l’implant peut être en arrière ou en avant du muscle. En arrière du muscle – c’est ce que je préfère habituellement – est à mon sens une sécurité, car un implant dans tous les cas de figure reste un corps étranger, et le principe, c’est de faire en sorte que ce corps étranger donne un résultat naturel et soit indétectable à l’œil et au toucher. Quand on le place devant le muscle, assez souvent, chez les patientes menues, l’on finit par l’apercevoir dans les zones où la peau est très fine, en haut et sur les côtés. Le phénomène ne se produit pas toujours immédiatement, mais au bout de quelques mois ou années. Donc la couverture musculaire permet d’avoir la garantie d’un résultat plus naturel.
Que faire si une coque est apparue après une mammoplastie ?
Si les anti-inflammatoires sont inefficaces, une petite réintervention consistant à retirer cette coque cicatricielle et à remplacer l’implant mammaire est nécessaire. Il est très important de le placer derrière le muscle grand pectoral car la couverture musculaire apporte une garantie supplémentaire dans la diminution du risque d’apparition de la coque.